Alors que, le 16 mai, Régis Labeaume affirmait que le projet de loi privé aurait pour effet de «tuer dans l’œuf toute éventuelle contestation judiciaire du projet d’amphithéâtre multifonctionnel», hier, le maire de Québec assurait que «tout le monde peut poursuivre, là».
Photo : Yan Doublet - Le Devoir
Alors que, le 16 mai, Régis Labeaume affirmait que le projet de loi privé aurait pour effet de «tuer dans l’œuf toute éventuelle contestation judiciaire du projet d’amphithéâtre multifonctionnel», hier, le maire de Québec assurait que «tout le monde peut poursuivre, là».
Québec — Agnès Maltais et Régis Labeaume ont changé d'idée: leur projet de loi privé sur l'entente Quebecor-Ville de Québec sur la gestion du nouveau Colisée ne visera plus à empêcher les poursuites judiciaires. «Tout le monde peut poursuivre, là», a insisté le maire de Québec hier. La députée péquiste de Taschereau martelait pour sa part qu'«en aucun cas, ce projet de loi n'empêche des poursuites. Je l'ai dit depuis le début. Ce projet de loi est là pour examiner l'entente et la sceller. [...] Et en aucun cas ce projet de loi n'empêche des poursuites. Et ceux qui ont dit ça sont dans l'erreur».
Pourtant, le 16 mai, lorsqu'il a présenté leur intention en conférence de presse, M. Labeaume, flanqué de Mme Maltais, avait été on ne peut plus clair. Adoptée, cette loi aurait pour effet de «tuer dans l'oeuf toute éventuelle contestation judiciaire du projet d'amphithéâtre multifonctionnel», selon la formule de M. Labeaume. «Nous ne permettons pas à une minorité de gâcher le rêve d'une majorité de la population», avait ajouté le maire. Il fallait rendre l'entente «inattaquable», avait renchéri la députée péquiste et marraine du projet de loi.
Hier, lorsqu'on lui a rappelé son intention initiale, M. Labeaume s'est fait vague, soutenant qu'il devait démontrer à son partenaire que l'entente est conforme à la Loi sur les cités et villes. Puis il a lancé: «OK, eille, je ne suis pas un avocat. Il y a des gens pour ça. Salut!» et a quitté le point de presse.
Arrêter de «niaiser»
«Il faut arrêter de niaiser», s'impatientait pour sa part la chef péquiste Pauline Marois hier devant la Chambre de commerce. «Nous voulons un amphithéâtre, nous voulons des événements internationaux et culturels à Québec, nous voulons une équipe de la LNH: agissons!» En point de presse, elle a fait remarquer qu'«on se plaint toujours au Québec que les projets n'avancent pas [...]. Là, je crois qu'on a une bonne entente, on aura l'occasion de la débattre en commission parlementaire». Elle a refusé d'expliquer ce qui l'amenait à conclure que l'entente entre Quebecor et la Ville de Québec était bonne. Du reste, M. Labeaume lui a levé son chapeau: «Le premier ministre a eu du courage de mettre 200 millions de dollars dans l'amphithéâtre et Mme Marois a du courage pour l'appuyer. Et elle aura raison à la fin.»
La semaine dernière, le dépôt du projet de loi, qui requiert l'unanimité, avait failli être annulé en raison de l'opposition du député de Québec solidaire, Amir Khadir, puis des indépendants Éric Caire et Marc Picard. Les trois ont fait volte-face après que le ministère des Affaires municipales eut publié des «observations» laissant entendre que l'approche choisie par Québec et Quebecor pouvait être «valable». Les trois consentiront finalement au dépôt du projet de loi qui pourrait se faire demain, selon les dires d'Agnès Maltais. S'il est déposé le 26 mai, l'étude en commission pourrait commencer le 2 juin, sept jours plus tard. Qui s'exprimera au sujet du projet de loi? M. Pierre Karl Péladeau?
M. De Belleval? «Ça ne fonctionne pas sur invitation», a insisté Mme Maltais hier, soulignant que les gens souhaitant se faire entendre devront se manifester. Du reste, Régis Labeaume a rejeté toute idée d'un référendum sur la question. Malgré l'appui massif à son projet, révélé par un sondage Segma-Le Soleil hier, il nie vouloir une autre manifestation du type Marche bleue, comme celle qui s'est tenue en octobre. Estimant que les citoyens de Québec ont beaucoup manifesté dans la dernière année, il a soutenu avoir simplement demandé qu'ils «communiquent avec leurs élus». Reste que pour l'adoption du projet de loi, déposé après le 12 mai, l'unanimité sera requise. Et Amir Khadir a laissé entendre qu'il voterait contre. «Il assumera», a commenté Mme Marois hier.
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Labeaume et Maltais changent de discours
Le projet de loi privé ne viserait plus à empêcher les poursuites
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