Tourner en rond

Voilà ce qui s'appelle tourner en rond. Il faut, impérativement, briser ce cercle éteignoir.

Tribune libre 2009





Comme il fallait s'y attendre à la suite de la présentation du plan péquiste dimanche dernier, Jean Charest s'est insurgé de ce que, dit-il, Mme Marois tentait de provoquer des crises. Le Premier Ministre a brandi, comme il se doit, une déclaration hors-contexte du Méchant Par Excellence, Jacques Parizeau.

Ces arguties ne dureront pas, et la discussion médiatique autour de ce plan sera terminée d'ici quelques jours tout au plus. Cela, tout simplement parce qu'il ne s'y trouve rien de nouveau qui pourrait intéresser furieusement les Québécois. Il s'agit plutôt d'une sorte de reprise renforcée de l'oeuvre des années soixante-dix : gestes fort utiles, certes, comme une refonte de la loi 101, la défense de ceci et de cela dans le cadre du système fédéral, cours d'histoire améliorés, etc. etc. On y trouve aussi quelques choses un peu plus neuves, que nous connaissions cependant déjà, comme un projet de constitution et de citoyenneté.

J'allais oublier le rapport d'impôt unique, pour lequel je doute que les Québécois descendront dans la rue.

En clair, plutôt que de prendre acte du chemin parcouru jusqu'ici, et d'entreprendre la suite logique des choses, on recule de quelques pas, pour reprendre le chemin déjà parcouru par René Lévesque il y a plus de trente ans.

On veut aussi provoquer des choses, en faisant des demandes à Ottawa qui risque de les refuser. Évidemment, cette démarche serait discréditée à sa face même, parce que provenant de souverainistes, et les effets potentiels d'un refus fédéral tués dans l'oeuf. Comme ce fut le cas dans les dossiers, entre autres, du déséquilibre fiscal et de la loi sur la clarté. Comme c'est le cas chaque fois que les péquistes au pouvoir tentent de démontrer les défauts du régime.

Bref, parions que l'indifférence durera, tout comme l'impression qu'ont les Québécois que l'indépendance ne se fera pas. Et le PQ, lui, continuera d'y voir la preuve qu'il ne peut pas aller plus loin.

Voilà ce qui s'appelle tourner en rond. Il faut, impérativement, briser ce cercle éteignoir.




N.Payne


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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    11 juin 2009

    @ Monsieur Payne:
    Oui, il faut absolument rompre ce cercle vicieux que vous décrivez!
    Mais pourrait-on en profiter, puisque que Jacques Parizeau est de retour dans les médias, pour régler une autre chose? Ça pourrait d'ailleurs contribuer à détruire le cercle dont vous parlez, monsieur Payne...
    Je pense qu'il faudrait en finir, une fois pour toutes, avec ce mythe, cette espèce de légende urbaine, voulant que Jacques Parizeau soit un raciste. Et ce, parce qu'il a été cité hors contexte, par les forces fédéralistes de l'époque (et les médias à leur service) en 1995!