Un pays n’est pas un hôtel

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« Un pays n’est pas qu’une série de lois et de règlements, comme le croit Justin Trudeau. »


Samedi, un journaliste du Figaro a demandé à un historien et philosophe britannique, Theodore Zeldin, d’expliquer ce qui a amené les Anglais à sortir de l’Union européenne. 


Sa réponse mérite que je la cite entièrement. 


DES BUREAUCRATES DÉCONNECTÉS 


« Ce qui a été crucial, c’est le pouvoir des fonctionnaires de Bruxelles. 


« Quand ils ont décidé que les Britanniques devaient utiliser le système métrique et oublier les unités de mesure impériales, par exemple, cela a été ressenti comme une insulte. Du jour au lendemain, on disait à celui qui – comme son père et son grand-père – se servait de ce système qu’il était stupide. 


« Les bureaucrates n’ont pas compris que les individus ont des raisons fortes de se comporter de manière spécifique. On ne peut pas gouverner un large éventail de pays uniquement par des règlements. 


« Pour porter un projet politique et économique, il faut susciter de l’amour, de l’émotion. Les nations le savent bien, c’est comme cela qu’elles se sont construites. Et l’Europe ne sait pas ce qu’est l’amour. 


« Tous ses aménagements ont été faits par des juristes. Les Britanniques ne connaissaient pas ces fonctionnaires européens, qui ne leur demandaient pas leur avis. Alors, ils les ont chassés. » 








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PROTÉGER LA DIVERSITÉ 


Je vous parlais l’autre jour du journaliste David Goodhart, qui disait que le monde était divisé en deux : les enracinés et les déracinés. 


Eh bien, c’est en plein ça. 


Les Britanniques étaient écœurés de voir que des décisions importantes qui avaient des impacts directs sur leur vie étaient prises par des bureaucrates basés en Belgique. 


L’histoire du système métrique peut sembler anecdotique, mais c’est le genre d’anecdote qui en dit long. 


Un pays n’est pas qu’une série de lois et de règlements, comme le croit Justin Trudeau. 


C’est un regroupement de gens qui ont en commun une histoire, une culture, des mœurs, une façon d’envisager le monde. 


Un Italien ne perçoit pas le monde de la même façon qu’un Sénégalais ou un Québécois, et c’est très bien comme ça. 


La gauche post-moderne ne cesse de vanter les vertus de la diversité. 


Eh bien, pour protéger cette diversité, il faut justement protéger les cultures nationales du bulldozer de la mondialisation. 


LES MONSTRES FROIDS 


Theodore Zeldin dit que les citoyens ont besoin de sentir qu’un lien émotif les unit à ceux qui les dirigent. 


Voilà pourquoi on assiste au retour des « nations » depuis quelques années. 


Parce que les nations, justement, permettent ce lien émotif, contrairement aux monstres froids (les « machins », comme le disait de Gaulle) comme l’ONU ou l’Union européenne. 


Voici ce que Trudeau ne comprend pas et ce que Couillard n’a jamais compris. 


Un premier ministre n’est pas qu’un super bureaucrate qui applique mécaniquement des lois. 


Il est l’incarnation de la nation. Il propose (citons encore le général) « une certaine idée du pays ». 


Les Britanniques sentaient que leur pays était en train de se dissoudre dans le grand bain de la mondialisation, comme une aspirine dans un verre d’eau, et ça ne faisait pas leur affaire. 


Réactionnaires ? Fermés ? Xénophobes ? Arriérés ? 


Non : amants de la diversité. 


Or, pour que la diversité fleurisse, nous devons protéger ce qui nous distingue. 



Richard Martineau anime Politiquement incorrect de 8h à 10h sur QUB radio 





 

 


 





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