Billet — Louis Lapointe

Le prix du bonheur et la logique marchande



La question que les défenseurs de cette logique posent ne vise donc pas à savoir si un système d’éducation public et gratuit jusqu’à la fin des études universitaires et un vrai système de santé public et gratuit sont les solutions appropriées pour rendre notre société meilleure, mais vise plutôt à savoir quelle est la solution la plus rentable pour ceux qui souhaitent augmenter leurs profits.

Les mercenaires



Quiconque connaît un peu la nature humaine et la politique ne peut être étonné qu’on nomme les personnes les mieux outillées - Lucien Bouchard et Diane Lemieux - pour accomplir des missions périlleuses dans un contexte difficile. Quand tout va bien, on nomme des amis; quand il y a péril en la demeure, comme cela peut arriver lorsque le régime est chancelant, on nomme les meilleurs...

Comment le scandale des commandites aurait pu, lui aussi, devenir « une pure invention malicieuse»



M. Goldenberg n’a aucune leçon à donner à quiconque en matière « d’invention malicieuse », le programme des commandites ayant sûrement été une des plus « malicieuses inventions » du gouvernement libéral de Jean Chrétien qu’il conseilla jadis. Un autre épisode de sa glorieuse carrière qu’il aurait probablement préféré garder secret s’il en avait eu le loisir, ayant alors eu la possibilité de nier que ce scandale ait pu même exister.

De Québec à Tucson



Alors que la tuerie de l’Assemblée nationale en 1984 s'inscrivait dans la suite logique du référendum de 1980, celle de Tucson suivait immédiatement les élections de mi-mandat où les Démocrates et Barak Obama furent abondamment démonisés par le Tea Party. On ne peut donc écarter du revers de la main, sans même analyser cette hypothèse, comme le propose Lysiane Gagnon, que le profond mépris de la démocratie affiché par certains politiciens, dans un excès de populisme, puisse avoir été à l'origine de ces deux tueries, même si ce sont des fous qui les ont perpétrées

Les étudiants, les grands perdants ; les dirigeants, les grands gagnants !



Étrange proposition que celle du professeur Montmarquette qui défend depuis de nombreuses années le principe de l’utilisateur-payeur dans le domaine des services publics. Même si la recherche profite d’abord aux entreprises et à leurs dirigeants qui payent de moins en moins d’impôts et voient leurs revenus augmenter de façon exponentielle, ce sont les étudiants qui doivent payer pour l’embauche de nouveaux professeurs qui consacreront l’essentiel de leur tâche à la recherche, pas à l’enseignement.

Hausse des droits de scolarité

La meilleure façon de donner au suivant!



Peut-on sérieusement croire un seul instant qu’un parent fortuné et intelligent pourrait demander à ses enfants de consacrer 20 ou 30 heures par semaine à vendre des chaussures ou des vêtements alors qu’ils pourraient consacrer toutes ces heures à leurs études? Quand ils auront enfin terminé leurs études, nos enfants auront tout le loisir de rembourser leur dette à la société en payant les impôts nécessaires pour que d’autres jeunes puissent à leur tour consacrer tout leur temps à leurs études.

Les méprisables



À l'image des romans de Zola et de Dickens, pendant que les riches ergotent au salon au sujet de l'indigence et de l'inculture des misérables, les pauvres besognent au charbon. Mais cette fois-ci, il n’y aura pas de révolution, c’est la consommation qui mène le monde. Après ça, on se demande pourquoi la démocratie est en danger. La réponse est pourtant évidente. Plus personne n’a le temps de s’en occuper sauf les plus riches qui veillent à leurs intérêts. Les pauvres ont trop d’ouvrage et de comptes à payer!

Hausse des droits de scolarité

Le mensonge des universités



Avec ces sempiternelles discussions sur l’augmentation des droits de scolarité, le monde universitaire réussit encore une fois à faire diversion et à éviter le débat sur sa gestion des fonds publics. Bien qu'ils l'évoquent rarement, le principal sujet de préoccupation des recteurs est de réussir à financer la tâche de leurs professeurs. Bien sûr, il y a le béton des nouvelles constructions, le financement de la recherche et le salaire des cadres, mais le nerf de la guerre, c’est la tâche de ceux qui font l’Université, les professeurs.

L’énigme de Kamouraska-Témiscouata



Le fait que cette fois-ci les libéraux aient obtenu 36% du suffrage alors que le PQ l’a remporté à l’arraché avec 37 % du vote dans une élection partielle où les électeurs avaient l’occasion de clairement signifier au gouvernement leur haut-le-cœur s'avère pour moi une profonde énigme. Historiquement, nous le savons, les indécis et les abstentionnistes ont toujours bien servi les libéraux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Jean Charest est venu à un cheveu de remporter cette élection alors qu'il est honni partout au Québec. Un sujet d'inquiétude pour le PQ?

Le juge Larouche persiste et signe

Pousse-toi petit voyou!



Nous connaissons tous de ces personnes qui disent souvent le fond de leur pensée, veulent toujours avoir le dernier mot alors qu'elles souhaitent attirer l’attention, comme ces petits voyous qui, sans malice, lancent des cailloux ou fouillent dans le fond des tiroirs de papa pour y trouver les trésors qui y sont enfouis. Cela ne semble pas les gêner. Il y en a plusieurs parmi les avocats. Une profession qui demande parfois du courage quand ce n'est pas du front tout le tour de la tête. Des qualités qui ont permis à Claude Larouche de devenir juge alors que d'autres ont préféré devenir de brillants hommes d’affaires à la tête d’empires financiers.

Harmonisation de la taxe de vente

Le chat ou les neuf vies de Jean Charest

Harper vient en aide à Charest ?


Bien sûr, cela ne suffira probablement pas à changer la perception que les Québécois ont de Jean Charest. Mais, comme l’ont fait les électeurs de Rivière-du-Loup en juin 2009, ceux de Kamouraska-Témiskouata pourraient bien élire un député libéral malgré la grande impopularité de Jean Charest et de son parti. La somme de toutes ces petites victoires pourrait-elle être suffisante pour le maintenir en vie et lui permettre de gagner in extremis la prochaine élection générale ? Post-scriptum.

Chronique d’humeur

Remords et regrets



Je n’ai pas eu ces emplois. Je n’ai même pas été convoqué en entrevue. J’avoue ne pas savoir précisément pourquoi, mais au-delà de mes compétences qui n’ont jamais été contestées, je doute que le fait d’être indépendantiste et de l’afficher publiquement ne m’ait pas aidé. Ma franchise et mon honnêteté non plus.

Que prépare Jean Charest?

Un coup de théâtre à l’Assemblée nationale ?



Loin d’avoir gâché sa visite en France, la motion de Pauline Marois à laquelle Jean Charest devrait répondre favorablement viendra désamorcer une crise qu’il n’aurait pas aimé voir exportée en France, ce qui aurait pu rendre cette visite insupportable à ses hôtes français. Mieux encore, la pétition qui demande sa démission deviendra quasi obsolète, puisqu’elle n’aura plus d’objet principal, l’enquête sur la corruption étant déclenchée. Une pierre...

La faute aux parents...

Vérité ou diversion ?



Quand on veut quitter la politique à tout prix et qu’on ne souhaite pas laisser l’image de celui qui n’a rien fait pour empêcher le crime organisé de s’enrichir aux dépens des contribuables, on crée une diversion, on s’organise pour se faire congédier parce qu’on a osé dire des vérités qui choquent, que les Québécois étaient des irresponsables et des égoïstes qui ne s’occupent ni de leurs enfants, ni de leurs parents. Jean Charest aura ainsi laisser l'image d'un premier ministre sacrifié en raison de sa trop grande honnêteté! Une sincérité que ne manqueront certainement pas de rapporter les livres d'histoire.

Bâtonnier (2005)

Le vice-président (1)

Un autre épisode où il est question du code civil du Québec


« Je lui expliquai que l’ouverture ne devait pas devenir de l’avilissement ; ce n’est pas en reniant nos institutions au nom de l’ouverture que nous intégrerions les immigrants. Pour construire une société ouverte, ça prenait une bonne base et un minimum de respect de soi. Cette base, nous étions en train de la foutre en l’air en confondant tout : le marché et « l’autre ».»

L'appât du gain



Si vous voulez continuer à faire de la politique ou donner votre opinion sans en éprouver les inconvénients financiers, il est peut-être préférable que vous mettiez vos velléités indépendantistes sur la glace. C’est meilleur pour les affaires et la vie familiale. Après tout, il faut bien vivre à défaut d’avoir les moyens de ses ambitions.

Le pessimisme de Joseph Facal



Si Joseph Facal fait le bon diagnostic lorsqu’il évoque la fatigue des Québécois, il se trompe de cible lorsqu’il met de côté l'indépendance et vise les acquis sociaux. Ajourner les actions du seul mouvement qui offre encore une résistance organisée aux forces ultralibérales du Québec pour privilégier des solutions proposées par un mouvement dont le seul objectif est précisément de diminuer ces acquis sociaux, loin de faire avancer la liberté et la justice au Québec, risquerait, au contraire, d’annihiler tout espoir pour l’individu de vivre en homme ou en femme libre.

Un tiens vaut peut-être mieux que deux tu l’auras



C’est surtout l’attrait du renouveau qui fait monter la popularité de ces anciens politiciens qui font un retour en politique comme ces vedettes d’Hollywood qui reviennent à la vie publique après avoir maigri, changé leurs implants mammaires ou s’être fait effacer quelques rides. La trêve ne dure que le temps que le public s’habitue à leur nouveau look jusqu’à ce qu’il redécouvre finalement tous leurs vieux défauts. François Legault et Joseph Facal ne feront probablement pas mieux que ceux que ceux qui les ont précédés.

Nommer et rémunérer ses amis

Limites et dangers de la rémunération des administrateurs publics


Si elle peut être un intéressant levier pour dénicher les meilleurs d’entre nous, elle peut aussi devenir la source d’une dangereuse convoitise conduisant à la nomination des amis du pouvoir. Une réalité certainement plus facile à gérer au sein d’une petite organisation qu’à l’échelle de l’appareil de l’État.

Le parti de François Legault

Occupation double ?*

Dès que ça devient trop sérieux, on change de poste !


Même si certains Québécois estiment qu’une telle occupation double soit possible entre fédéralistes et indépendantistes, je ne crois pas que ce parti pourra les divertir avec le même succès qu’a connu l’ADQ lorsqu'elle leur offrait le one man show de Mario Dumont. À cette enseigne, je ne crois pas non plus que les objectifs avoués des Legault, Facal et Bouchard concernant la productivité des Québécois amuseront bien longtemps ceux qui s’y sont intéressés le temps d’une nouvelle et d’un sondage à TVA. Il faut plus que cela pour fonder un parti politique.

Commission Bastarache

Le témoin manquant



Ça fait six semaines que je suis les travaux de la Commission d’enquête sur le processus de nomination des juges. Ça fait six semaines que je me demande pourquoi l’ancien directeur général du Barreau du Québec, un homme qui a été consulté à l’occasion de chacune des nominations de juge effectuées par Marc Bellemare, n’a pas été appelé à la barre pour témoigner de ce qu’il savait (...)

L’opportuniste



Pendant que François, Joseph, Lucien et les autres font diversion au sujet de la nécessaire indépendance du Québec, leurs amis fédéralistes de centre-droit s’occupent des vraies affaires, la marginalisation du Québec au sein de la Fédération canadienne.

Souvenirs d’Octobre 70



Il y a une cohérence historique entre la décision de Pierre Trudeau de suspendre les droits démocratiques de tous les Québécois en octobre 1970 alors que, raisonnablement, rien ne le justifiait, et le fait qu’il ait imposé 12 ans plus tard sa Charte des droits et libertés au Québec, la minorité, grâce à l’appui de la majorité, les neuf autres provinces.

Commission Bastarache

Qui dit vrai ?*

La version du clan Charest a-t-elle été forgée?


Si la découverte de l’agenda de Marc Bellemare vient jeter un doute sur la sincérité de Jean Charest et de son entourage, elle soulève également de nombreuses questions d'ordre éthique et déontologique sur le rôle des avocats dans la préparation des principaux témoins qui soutiennent unanimement la thèse selon laquelle Marc Bellemare serait l’unique artisan de son propre malheur. La version du clan Charest serait-elle le fait d'avocats ou de spécialistes en relations publiques ?

La commission Charest



Lorsque j’ai vu Jean Charest entrer dans la salle d’audience de la commission sur la nomination des juges, hier, prenant le temps de serrer la main de tous les procureurs présents, j’ai réalisé qu’il s’agissait de sa commission, celle qu’il a non seulement lui-même formé, mais dont il a nommé directement ou indirectement les principaux acteurs.

Déséquilibre à la commission Bastarache

Tous pour un!



Les avocats de Jean Charest ont tellement bien manœuvré depuis le début des travaux de la commission, en l’absence de l’opposition officielle qui aurait pu y assurer un certain équilibre, qu’ils ont réussi, en raison de leur nombre, à imposer leur ordre du jour au procureur principal, Me Giuseppe Battista. Ils auraient même contribué à faire caviarder le mot «péquiste» de l’agenda d’un ancien sous-ministre, Me Georges Lalande, cela n’étant apparemment pas pertinent, aux yeux des procureurs de la commission, à la nomination d’amis de libéraux à des postes de juges.

À contre-courant



Si le gouvernement du Québec le voulait vraiment, il pourrait profiter de la crise actuelle et utiliser la pression populaire pour revoir de a à z sa stratégie dans le développement des gaz de schiste. Toutefois, Nathalie Normandeau et Jean Charest ont manifestement choisi le camp des compagnies gazières. Fidèles à eux-mêmes, ils ont préféré ramer à contre-courant.

Les visages du gaz de schiste



Ce n’est pas parce que les visages du gaz, ceux des Caillé et Savoie, sont d’ici, que cela suffira à rassurer la population du Québec. Il faudra plus que de bonnes intentions et de beaux discours d’André Caillé pour calmer la grogne populaire. Il faudra des garanties financières et environnementales ainsi que des retombées substantielles pour les régions, les laissant plus riches que pauvres lorsque ces compagnies les quitteront !

Secret d'État et secret de famille

Qui a intérêt à se parjurer, celui qui veut sauver son âme ou celui qui protège son immunité ?


Devant l’affligeant spectacle que nous offre la commission Bastarache, comment ne pas douter qu’il y aurait un prix à payer pour ceux qui ne respectent pas l’implacable loi du milieu, qu’on ne peut sauver son âme sans perdre son immunité ou, inversement, sauver son immunité sans perdre son âme.

Gaz de schiste

Le fond du baril

Rouyn-Noranda est un exemple bien vivant pour ceux qui croient que les histoires d’horreur n’arrivent qu’aux autres.


Si les mines ont fait la relative richesse de Rouyn-Noranda, elles ont aussi façonné son environnement qui est encore l’un des plus pollués au Québec et au Canada. Un sort que partagent avec elle d’autres villes et villages de l'Abitibi comme Vald’or, Duparquet, Cadillac, Malartic et Preissac, qui ont, elles aussi, leurs histoires d’horreur. Les compagnies minières, insuffisamment encadrées par les autorités publiques, ont historiquement toujours laissé plus de saletés que de richesses. Les nombreux parcs à résidus miniers orphelins de l’Abitibi en sont l’une des preuves les plus tangibles,