Billet — Louis Lapointe

Céder au cynisme de la presse, des recteurs et du gouvernement?

Le débat sur la hausse des droits de scolarité et la gestion des universités ne peut pas être clos puisqu’il n’a jamais eu lieu!


Je ne connais aucun parent sensé qui utiliserait les matraques, le poivre de Cayenne, les gaz lacrymogènes, les armures et les boucliers pour faire entendre raison à leurs progénitures. Si c’était le cas, il y a longtemps qu’on les aurait enfermés en prison. Quelles seront les conséquences de ces horribles stigmates infligés à toute une génération d’étudiants idéalistes ? Comment vivront-ils la profonde injustice qu’on leur impose gratuitement sans motifs qu’on pourrait qualifier de raisonnables ?

Émeute au Palais des congrès

Jean Charest fait le clown au Salon du Plan Nord

Des élections ce printemps?


Comme je vous l’annonçais mercredi, quand les clowns se manifestent, c’est parce que le cirque n’est pas très loin derrière. Avouez que je ne m'étais pas trompé!

La stratégie de la bêtise ou quand les recteurs se taisent contre l’intérêt public

Il est manifeste que le silence des recteurs est une condition sine qua non au succès de l’opération menée par le gouvernement


Il ressort clairement du présent conflit que les recteurs ont convenu d’un pacte de non-agression avec le gouvernement. Les universités appuient la hausse des droits de scolarité parce que le gouvernement a accepté d’augmenter leur financement. Si elles manquent à leur contrat, le gouvernement pourrait remettre en question leur financement global en leur faisant assumer tout gel partiel ou total des droits de scolarité provoqué par le désir d’une des leurs de vouloir amorcer le dialogue avec les étudiants.

«La constitution canadienne est nulle» de Louis Côté

Un texte à lire absolument!



Un texte de Louis Côté d’une limpidité et d’une clarté irréprochable à faire trembler tous les fumistes et imposteurs de la cause. Certainement le plus achevé de tous ses écrits sur Vigile.net ! «La constitution canadienne est nulle».

Droits individuels, idéologie et paresse intellectuelle

Quel débat sur les universités ?

Une société peut-elle se mettre toute une génération d’étudiants à dos en refusant de débattre ?


À l’image de Julius Grey, si Joseph Facal et Christian Dufour peuvent être qualifiés d’empêcheurs de tourner en rond, le combat qu'ils poursuivent en est un d’arrière-garde et le changement qu’ils prônent est en fait une régression sociale de plus face à l’ultralibéralisme ambiant. Reconnaissons-le, la gratuité universitaire n’est une utopie que pour ceux qui ont abandonné le combat pour la défense des acquis sociaux et la grève étudiante est probablement la meilleure façon de résister à ce pessimisme!

Droits de scolarité, classe moyenne et donations aux universités

Trois idées reçues

Dans les faits, on demande aux parents de la classe moyenne de payer une troisième fois l'université à leurs enfants


Souhaitons-nous vraiment ressembler au reste du Canada en baissant les impôts des plus riches et en augmentant les droits de scolarité et les services tarifés, des mesures régressives et injustes comme on l'a vu avec l'imposition de la contribution santé de 200$ par personne qui ne tient pas compte des revenus des contribuables? La même approche que prône actuellement le gouvernement du Québec lorsqu'il augmente les droits de scolarité des étudiants sans égard aux généreux impôts versés par leurs familles, les plus élevés au Canada, il ne faudrait pas l'oublier!

Pierre Gauthier congédié le jour du budget fédéral

Le coeur a ses raisons...

mais c'est la raison qui unit le sport, la politique et les médias à la bourgeoisie.


Pierre Gauthier, directeur général du Canadien de Montréal, vient tout juste d’être congédié le jour même de la présentation du budget fédéral à Ottawa. Guy Carbonneau avait connu un sort semblable le jour où Henri-Paul Rousseau était venu s’expliquer devant la Chambre de commerce de Montréal au sujet des 53 milliards de dollars perdus par la Caisse de dépôt et placement. La télé de Radio-Canada avait consacré sa « une » de 18h au congédiement de Guy Carbonneau plutôt qu’à Henri-Paul Rousseau.

Critique de l'Université utile

L'Œuvre au noir*



En donnant toujours la parole aux mêmes personnes, on s’assure que ceux qui ont de nouvelles idées ou contestent l’ordre établi n’auront pas trop de place. À chaque fois qu’on donne une colonne entière d’un journal à un membre de l’élite en place, c’est un espace de moins pour la pensée libre. On vend peut-être plus de copies, mais on diffuse forcément moins de nouvelles idées.

Hausse des droits de scolarité

L’étrange et inquiétant silence des recteurs et gouverneurs du réseau de l’Université du Québec



Comment ne pas s’interroger sur cette perte de repères de la nouvelle génération de dirigeants à qui nous avons confié la gestion de nos universités ? Les universités nous avaient habitués à plus de nuances. Leur actuel discours jusqu’au-boutiste étonne et sonne faux dans un univers qu’on croyait plus critique. Il tranche avec le passé. Leurs gros sabots tonnent et détonnent tant, qu’on se croirait dans un mauvais film d’Elvis Gratton.

Commission Charbonneau

Encore du temps pour Jean Charest

À quel jeu joue la GRC?


Une des conséquences directes du refus de la GRC de remettre pour des raisons juridictionnelles les documents de l'enquête Colisée requis par la commission Charbonneau sera de permettre à Jean Charest d’élargir un peu plus la fenêtre dont il dispose pour déclencher des élections à l'automne. Ce contretemps s’ajoute à une longue série d’événements qui viennent retarder et perturber les travaux de la commission d’enquête sur la construction.

Le Volcan étudiant



Les grands médias au service du pouvoir ne souhaitent pas que la grève des étudiants soit perçue pour ce qu’elle est. Une remise en question du partage de la richesse qui ne profite qu’à une petite caste, justement celle qui contrôle les grands médias directement ou par gouvernement interposé. On ne veut pas que tout cela dégénère en un mouvement politique plus large où forcément l’inévitable question nationale rejaillirait. Les Québécois préfèrent-ils investir dans leur jeunesse où dans les sables bitumineux, la guerre, les prisons et l’enrichissement d’une poignée de nababs aux appétits financiers démesurés ?

Manifestations étudiantes et brutalité policière

Menaces sur l’Agora

Quand l'utilisation disproportionnée de la force compromet des droits fondamentaux, il y a abus de pouvoir!


Parce que le gouvernement refuse de discuter des vrais enjeux qui sous-tendent la hausse des droits de scolarité, il envoie ses gendarmes pour faire taire les étudiants. Avec leurs armes et armures, chevaux, matraques, gaz lacrymogènes, bombes assourdissantes, ils intimident les manifestants. Voilà pourquoi nous assistons à toutes ces scènes de brutalité policière.

Affaire des «appels frauduleux »

Au service secret de Sa Majesté...



Je ne me fais aucune illusion au sujet des résultats que pourrait donner une éventuelle enquête mener par Élections Canada sur le stratagème qu'auraient pu mettre en œuvre des proches du Parti conservateur afin de tromper des électeurs. Il faut comprendre que la loyauté des membres du premier cercle envers le premier ministre est perçue au sein du gouvernement de Sa Majesté comme une vertu d’une très grande valeur morale, alors que leur silence est la réponse à une règle éthique qui s’impose moralement à eux...

Hausse des droits de scolarité

Quand succès scolaire et gratuité universitaire vont de pair



Si le constat de Joseph Facal à l’endroit des jeunes étudiants universitaires québécois est cruel, le remède qu’il propose l’est encore plus. Loin de soutenir les étudiants québécois dans l’acquisition d’une culture générale, comme les recteurs, il les incite plutôt à travailler davantage pour payer leurs études alors que, paradoxalement, il vante la curiosité intellectuelle des Français et leur connaissance de l’histoire de la démocratie, sachant pertinemment que toutes les deux s’épanouissent dans un terreau fertile : le temps.

MBA en anglais aux HEC

La «louisianisation» de l’Université québécoise



Loin d’être un gain pour le Québec, la «bilinguisation» des HEC est un risque bien réel pour l'ensemble du réseau universitaire québécois. Une initiative qui met en péril non seulement l’intégrité de notre système professionnel, mais également la qualité des services qui seront offerts au Québécois dans ce nouvel environnement linguistique. Une occasion de plus de «louisianiser» le Québec en s’attaquant à son noyau dur : la langue de ses intellectuels, de ses scientifiques et de ses professionnels !

Commission Charbonneau

Éloge de la lenteur

Quel esprit anime Jean Charest?


Jean Charest a désigné une commissaire réputée pour sa méticulosité dans le milieu judiciaire - la juge Charbonneau - une nomination dont il subira certainement les conséquences à long terme, souffrant de ce qu’elle pourrait découvrir sous les tapis qu'elle soulèvera, mais aussi, par ailleurs, il bénéficiera d'un avantage à court terme. La commissaire n’est pas pressée. Elle souhaite bien organiser sa commission afin de mieux accomplir sa mission. Cela laissera suffisamment de temps à Jean Charest pour qu’il puisse déclencher des élections l’automne prochain...

Écoute électronique, torture, police et politique

Comme dans un roman de Kafka

Vous vous pensiez à l’abri de tout cela dans un pays dit libre et démocratique


Imaginez un instant. Les policiers débarquent chez vous. On vous arrête. On vous emprisonne. On vous amène devant un juge et on vous accuse d’une infraction criminelle. On refuse de divulguer la preuve à vos avocats parce que les informations proviendraient d’une écoute électronique extrêmement sensible comme ce fût le cas dans l’affaire Montagna. Vous n’étiez pas spécifiquement visé, mais on vous aurait tout de même intercepté.

Sept jours pour réinventer le Canada

Sécurité de la vieillesse, peine de mort, avortement et torture…dans certains cas !


On le voit bien, les conservateurs pratiquent systématiquement la politique du «certains cas». Je vous laisse imaginer jusqu'où pourrait conduire une telle politique. En octobre 70, Pierre Trudeau nous en avait fait une éloquente démonstration. Le genre de cas où la Charte des droits n'aurait été d’aucune utilité comme on l’a vu lors du G20.

Mourir dans quelle dignité?

De la stérilisation à l’euthanasie des boulets de la société

Attention, terrain dangereux!


Quand une société en est rendue à couper la rente des plus vieux et à suggérer l’euthanasie de catégories de personnes qui seraient devenues des boulets afin d’alléger le fardeau fiscal des plus riches sous prétexte à peine voilé d’équité intergénérationnelle, c’est qu'elle n'est plus très loin de la folie qui a enflammé le 20e siècle.

2011

Le temps de la démission



Au cours de la dernière année, à titre de chroniqueur de Vigile.net, j’ai eu le privilège de suivre et commenter l’actualité politique québécoise. Pauline Marois, François Legault, Jack Layton et Amir Khadir ont donc été l’objet de plusieurs de mes chroniques. Je vous propose aujourd’hui des extraits de quelques-uns de ces articles écrits en 2011.

L’épreuve du temps: 2010

Le temps de l’enlisement



On ne peut pas à la fois dire que l’indépendance est la solution à tous nos maux et prétendre en même temps qu’on peut aller chercher plus de pouvoirs à Ottawa en attendant l’arrivée du grand soir. Il s’agit d’un message ambigu qui suggère que le Canada peut encore être réformé. Voilà pourquoi la stratégie des gestes de souveraineté du Parti Québécois est un échec. Voilà pourquoi le PQ ne réussit pas à profiter de la morosité des Québécois dans la faveur populaire. Voilà pourquoi il ne réussit pas à convaincre que l’indépendance est la seule solution.

L’épreuve du temps

2009 : Le temps des faux-fuyants



Depuis mars 2008, à titre de chroniqueur de Vigile.net, j’ai eu le privilège de suivre et commenter l’actualité politique québécoise. Le PQ et sa chef, Pauline Marois, ont donc été l’objet de plusieurs de mes chroniques où j’ai pu faire part à mes lecteurs de nombreuses observations qui semblent avoir résisté à l’épreuve du temps. Je vous propose aujourd’hui des extraits de quelques-uns de ces articles écrits en 2009.

François Legault

L’intendant



François Legault a montré son vrai visage aux membres de l’ADQ et plus largement à tous les Québécois, celui du petit dictateur d’un parti d’un seul homme, la CAQ, tant il est pressé de prendre le pouvoir à Québec, plus ambitieux encore que l’empereur qui règne à Ottawa.

Militarisme et libertés civiles

Le paradoxe de Harper



Interdiction de décorations dans les bureaux de Service Canada à l’occasion de la fête de Noël, exhibition de portraits de la reine dans l’espace public, condamnation à la prison pour ceux qui s’opposent à l’exposition du drapeau canadien, valorisation de la force militaire...

Un texte de Simon Hogue

Réponse à «L'éloge du fonctionnaire*» - Dépolitiser la gestion de la cité

Gouverner c'est choisir!


«La gestion de la cité est on ne peut plus politique. Le nier est en soi une action politique contre laquelle tous ceux, de droite ou de gauche, qui croient au débat démocratique plutôt qu'au diktat technocratique doivent s'opposer.»* Simon Hogue

Le sacrifice de Pauline Marois

Le sauveur

Gilles Duceppe ressuscite


Plus Pauline Marois tiendra longtemps la barre du PQ, plus elle se fera détester, plus Gilles Duceppe sera vu comme un sauveur. Il faut donc voir dans l'attitude actuelle de Mme Marois moins un suicide politique qu'un sacrifice pour la noble cause qu'elle défend. C’est bien connu, les Québécois aiment les sauveurs. Le PQ est en train de leur en fabriquer un sur mesure !

Au cœur des ténèbres...

Qu’est-ce qui devrait le plus émouvoir la presse à votre avis, les excès de la démocratie péquiste ou les ramifications secrètes de l’oligarchie libérale ?


La différence entre les libéraux et les péquistes tient surtout au fait que ce sont les lobbies qui font et défont les chefs libéraux, alors qu’au PQ ce sont d’abord les membres, quand ce ne sont pas les chefs eux-mêmes qui démissionnent! Si les Québécois souhaitent vraiment que la politique se pratique autrement au Québec, qu’ils n’espèrent surtout pas que la démocratie se manifeste au PQ comme au PLQ, dans le silence et le secret.

Le dernier été de Pauline?



À moins d’être totalement aveugle, il est facile de constater que Pauline Marois est devenue un boulet pour le PQ. Les serments d’allégeance de ses député n’y changeront strictement rien. Si cela peut suffire à la rassurer, cela ne la rendra certainement pas plus populaire auprès des Québécois qui n’ont absolument pas l’intention de voter pour un parti dirigé par elle. Sauf un miracle, il est déjà acquis que Pauline Marois ne sera jamais première ministre, pas plus qu’elle fera l’indépendance du Québec. Dans cette perspective, pourquoi devrions-nous poursuivre la course avec un chef brûlé ?

La fin de l’histoire et les derniers Québécois



Les Québécois ayant adopté l’attitude de consommateurs vis-à-vis leurs partis politiques, c’est plutôt une crise de consommation politique que je perçois, la démission de quatre députés du PQ n’étant qu’un épiphénomène, un aveu d’impuissance de ces parlementaires face à un marché tout-puissant et omnipotent. À défaut de militer afin d’influencer les courants politiques, les Québécois se sont mis en attente d’offres de services politiques. Ils ont succombé à une forme d’apathie collective induite par les médias, un phénomène amplifié par les sondages.

Fin des subventions aux partis politiques fédéraux

Le baiser de la mort

Il n’y a pas de vide en politique, que des opportunités


En éliminant les subventions aux partis politiques fédéraux, les conservateurs donnent tout simplement le baiser de la mort aux forces fédéralistes du Québec, laissant aux indépendantistes québécois l’occasion inespérée d’occuper une position qu’ils croyaient avoir perdue lors des dernières élections fédérales.