Et ce n’est pas fini, le salissage de Quebecor par La Presse continue

L'affaire Desmarais


Le 14 février dernier, le faire-valoir attitré de Power Corp., André Pratte, rédacteur en chef de La Presse, signait un éditorial d’une page, rien de moins, qu’il a intitulé en gros titre : «Halte au salissage M. Péladeau». Monsieur Pratte et son équipe d’éditorialistes et de chroniqueurs sont vraiment très mal placés pour donner des leçons de bienséance à qui que ce soit. Auriez-vous l’obligeance de relire vos propres éditoriaux, et ceux de vos affiliés, sur la façon tout à fait méprisante dont vous avez traité les cols bleus de la ville de Montréal, les employés de la SAQ, ceux du réseau de la santé et de l’éducation, les dirigeants et membres de Québec Solidaire et les étudiants universitaires en grève? Si vous voulez des copies de vos papiers idéologiques avilissants, je peux vous les faire parvenir au cas où vous les auriez égarés par mégarde. Le salissage est à Pratte et cie ce que la corruption et la collusion sont aux libéraux et la morale et les militaires aux conservateurs.

Parlant justement de salissage, monsieur Pratte aurait dû «coacher» son chroniqueur de finance vedette à La Presse, Michel Girard, qui a encore déblatéré ce samedi 25 février contre Quebecor et la Caisse de dépôt (après avoir fait de même quelques jours auparavant) en intitulant son texte, également d’une pleine page : «Quebecor Media : le boulet de la Caisse». Cet autre domestique de Power Corp., voulant absolument noircir la relation prévalant entre la Caisse de dépôt et Quebecor Media et, afin de nous crinquer à tout prix contre ces deux institutions, a fait preuve d’ignorance et d’un parti pris inadmissibles.
Monsieur Girard a omis, dans ses calculs primaires et simplistes, la rentabilité globale pour la collectivité québécoise, en termes de retombées économiques réelles, le fait bien simple que Vidéotron, TVA et les nombreuses autres filiales du groupe soient demeurées propriété québécoise. Pour être honnête, et il le sait fort bien, il faut incorporer dans les calculs de la rentabilité de la Caisse de dépôt et de la province de Québec le fait que le siège social de Vidéotron et de ses nombreuses compagnies, avec ses milliers d’employés, ses programmes de recherche et de développement, ses contrats octroyés à de nombreuses firmes de professionnels du Québec, son impact sur nos institutions d’enseignement, etc. soient restés ici même au Québec, ce qui n’aurait pas été du tout le cas si Vidéotron avait été achetée par Rogers. Mais non, M. Girard se limite strictement à la valeur au marché des actions de Quebecor Media pour calculer le taux de rendement, alors que dans un calcul sérieux de la rentabilité d’un placement de cette envergure il faut préconiser une approche macro-économique. Ce n’est que de cette façon que l’on peut connaître la profitabilité réelle et objective. Même mes étudiants en première année du baccalauréat en sciences comptables à l’UQAM savent ça.

Monsieur Girard se souvient certainement que la Caisse de dépôt et Investissement Québec détenaient le contrôle effectif de Provigo, qui a été vendue par idéologie à la canadienne Loblaws? Que reste-t-il de Provigo maintenant au Québec? Il ne reste qu’un simple centre de distribution, alors que le siège social de Provigo est parti ailleurs ainsi que son centre de décision, ce qui a un impact dévastateur sur nos producteurs d’ici au Québec. Je suppose que cela n’a aucun impact économique négatif pour la province et qu’il ne faut point en tenir compte, selon la logique de M. Girard? Idem en passant pour Cambior, Biochem Pharma et plein d’autres fleurons québécois vendus à des étrangers. Et dire que Québec subventionne à coups de milliards des entreprises étrangères pour qu’elles s’installent ici : centre financier, pharmaceutiques, multimédia, commerce électronique, etc.

Enfin, pour manifester avec un zèle exemplaire sa fidélité à Power, la compagnie-mère de La Presse, M. Girard affirme que si la Caisse de dépôt avait plutôt investi dans Power Corp., elle aurait obtenu un meilleur rendement. Puis-je faire remarquer que Power Corp. n’a de québécois que le nom, ayant investi des «pinottes» dans la province? Je vous laisse le soin de deviner où sont situés au Canada les sièges sociaux de quelques filiales importantes de Power Corp., comme Canada Life, London Life, Great West Life, Investors Group, Mackenzie Group? On pourrait aussi souligner ses gros investissements en Europe, calculés en milliards de dollars, comme ceux de la pétrolière Total, de la transnationale diversifiée Gaz de France-Suez et de Paribas. En somme, quels sont les investissements de la «québécoise» Power Corp. au Québec en dollars et en pourcentage par rapport à son actif total? La Presse qui donne des leçons de professionnalisme et de civisme aux autres, c’est à mettre sur le compte de l’humour. Et effectivement, elle est très drôle.

La Caisse et Quebecor ont fait un excellent placement en se portant acquéreurs de Vidéotron et TVA, évitant ainsi de perdre un autre important joyau économique à la canadienne Rogers, qui était prête à payer le même prix que la Caisse et Quebecor. Oups, j’allais oublier d’ajouter à l’attention de M. Girard que ce qui a vraiment coulé la Caisse de dépôt, les Québécois et leurs rentes ce sont, et il n’en a pas parlé, les 40 milliards de dollars perdus à tout jamais et les revenus qui s’y rattachent d’au moins deux milliards$ par année, gracieuseté de l’ex-président de la Caisse Henri-Paul Rousseau, qui a spéculé de façon outrancière sur tout ce qui avait de papier commercial pourri. Il est vrai qu’après avoir encaissé, malgré tout, sa grosse prime de départ, encore une fois aux frais des contribuables québécois, Henri-Paul Rousseau s’est rapidement trouvé en 2009 une belle grosse job chez… Power Corp.! Un autre qui avait probablement tissé des liens tricotés très serrés avec Paul Desmarais, le propriétaire de Power. On se demande bien en quelles circonstances et où!

Malgré le fait que H.-P. Rousseau eut englouti 40 milliards$ de fonds publics, le fils du propriétaire de Power Corp. est venu vaillamment à sa défense dans un touchant article publié dans La Presse du 10 juin 2009 intitulé : «[Paul Desmarais jr. défend Henri-Paul Rousseau->45665]». Tant de fraternité et de compassion m’émeuvent aux larmes.

L’une des nombreuses chroniques de M. Girard consacrées à Quebecor et parue le 16 octobre 2010, s’intitulait : [«Pierre-Karl Péladeau le tout-puissant»->45666]. Si PKP est supposément tout-puissant, que dire de Paul Desmarais qui reçoit chez lui des premiers ministres, des dirigeants de la Caisse de dépôt et qui dicte par intérêt les politiques énergétiques canadiennes liées aux sables bitumineux de l’Alberta dans lesquels la transnationale Total, un important placement de Power, a de gros intérêts? Sur ce dernier point, ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ambassadeur américain au Canada. Tiens, ça ferait une très beau sujet de chronique à M. Girard, n’est-ce pas?


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé